Existe-t-il un débat public sur la qualité du lieu ?

La piscine couverte de Brugg, avec sa coupole en béton caractéristique, conçue par Heinz Isler, a été inaugurée en 1981. L’édifice a donc aujourd’hui un certain âge et sa rénovation est en discussion, car l’enveloppe du bâtiment et les aménagements intérieurs ne sont pas étanches, le traitement de l’eau ne satisfait plus aux exigences actuelles et le restaurant a vieilli. Depuis quelque temps, l’exécutif de Brugg étudie différents scénarios concernant l’avenir des piscines communales. La prochaine étape prévoit un concours d’architecture pour l’agrandissement de la piscine couverte avec ajout d’un bassin pour apprendre à nager et la rénovation de l’ancien bâtiment.

Le lieu s’adapte-t-il tout en préservant son patrimoine bâti ?

Le site est dédié à la nage depuis 1937. Il a d’abord accueilli une simple piscine en plein air, à laquelle sont venus s’ajouter un bassin supplémentaire, des vestiaires, un plongeoir et enfin, en 1981, la piscine couverte. Le complexe est continuellement développé et rénové. Ainsi, le bâtiment des vestiaires de la piscine en plein air, conçu dans les années 1950 par l’architecte Walter Hunziker, de Brugg, a récemment été rénové par le bureau Froelich & Hsu Architekten. Parallèlement, ce même bureau a réalisé des nouveaux vestiaires pour répondre à la demande accrue.

L’impact sur l’environnement est-il minimisé ?

Les piscines consomment des grandes quantités d’énergie, par exemple pour chauffer l’eau et l’air. Les coûts élevés que cela occasionne ne sont pas couverts par les entrées. À Brugg, ces coûts importants pour l’énergie et l’exploitation de la piscine couverte sont également discutés. La rénovation prévue devrait permettre à l’avenir de diminuer la consommation d’énergie et les coûts. La coque en béton à paroi mince est cependant un exemple d’utilisation économe et intelligente des matériaux.

Le lieu reste-t-il attrayant à long terme comme espace de vie, de travail, de loisirs et de tourisme ?

La piscine en plein air et la piscine couverte sont très appréciées. Elles sont utilisées par les écoles, les associations et les particuliers presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre sept jours par semaine. En Suisse, les cours de natation font partie du plan d’études ; dans un pays où les cours d’eau et les lacs sont très nombreux, il est Indispensable de savoir nager. Les jours de grande affluence en été, la piscine en plein air et la piscine couverte peuvent accueillir jusqu’à 2000 personnes.

Le lieu favorise-t-il la communauté ?

L’entrée à la piscine couverte coûte six francs pour les adultes et la moitié pour les enfants à partir de six ans. Les cartes de dix entrées sont encore moins chères. La piscine est ouverte à tout le monde. Les personnes à mobilité réduite peuvent utiliser un ascenseur pour descendre dans l’eau. Des cours de natation, d’aquafitness et de natation de sauvetage y sont organisés. La piscine couverte est un lieu où se rencontrent des personnes d’âges et d’origines sociales différents.

Le lieu a-t-il été analysé en profondeur avant l’intervention ?

En 2022, la Ville de Brugg a chargé un bureau d’études de procéder à une expertise historique du bâtiment afin de déterminer s’il est digne d’être protégé. Les ingénieurs du bureau Dr. Deuring + Oehninger AG ont examiné l’état de la coque en béton pour s’assurer qu’elle peut être restaurée et conservée. La faisabilité de ces deux mesures est une condition importante pour pouvoir vraiment lancer les étapes suivantes d’agrandissement et de rénovation de la piscine couverte.

Le lieu se distingue-t-il par ses particularités ?

Les nombreuses coques en béton conçues par l’ingénieur Heinz Isler sont des témoins importants de l’architecture suisse de l’après-guerre. Ces constructions filigranes présentent une polyvalence surprenante. Elles peuvent servir de toit pour des stations-services, des usines ou une piscine couverte, comme à Brugg. Donnant l’impression de flotter, le toit à paroi mince couvre une surface au sol de 35 x 35 mètres. Les façades vitrées et la fenêtre ronde au milieu du toit apportent une grande luminosité à l’intérieur.

Les personnes perçoivent-elles le lieu comme étant beau ?

L’examen effectué en 2022 pour déterminer si la coque en béton doit être classée témoigne de l’intérêt porté à la conservation de l’édifice. Un tel souci patrimonial est plutôt inhabituel pour une construction des années 1980, car la valeur de ces ouvrages relativement récents est encore souvent méconnue. La coque sans pilier couvre ici un espace qui fait neuf mètres de hauteur en son centre et dont le toit se prolonge insensiblement dans la façade. Les visiteurs peuvent se sentir presque comme sous une voûte céleste ou une immense tente – une sensation hors du commun.